Avec l’éducation, la mauvaise réputation faite par les médecins de ces « remèdes de bonnes femmes », ce savoir ancestral tend à disparaître. Il est considéré par de nombreuses personnes et tout particulièrement par le corps médical comme de la superstition. Ce dernier a une influence énorme sur la population. Les médecins allopathes sont considérés comme ceux qui savent. Leur parole est rarement contestée.
C’est d’ailleurs un peu un paradoxe, car d’un coté, cette connaissance tend à disparaître et de l’autre, le « vert », le naturel, les tisanes, le « bio », connaissent un nouvel engouement.
Selon les recherches de Maya de Salle Esso, qui a fait sa thèse sur le sujet, dans la médecine traditionnelle et naturelle créole, il existe plusieurs causes et types de maladies.
Il ne faut pas oublier que même le traitement par les plantes s’accompagne de rituels. L’heure et la façon de cueillir, les prières et incantations faites au moment de la récolte, font également partie intégrantes des soins prodigués. Le traitement va être holistique : physique, social, spirituel. Dans cette médecine, il ne s’agit pas uniquement de traiter le symptôme, mais également la cause de la maladie. Dans la théorie des humeurs, la plante médicinale, préparée sous forme de « latizann » vise à rééquilibrer le corps, le « rafraichir » ou le « réchauffer ».
Ce terme comprend l’ensemble des préparations a base de plantes, bois, herbes, feuilles, fleurs, qui vont servir aux décoctions, infusions, cataplasmes, inhalations, onguents, sirops, bains…
Il existerait environ 200 plantes utilisées, dont 25% sont indigènes/endémiques.
Selon I. Gopauloo*, elles peuvent être rassemblées en six catégories selon leur usage : les plantes rafraîchissantes, dépuratives, digestives, tonifiantes, sédatives et thérapeutiques, servant à, rafraîchir/réchauffer, purifier/purger, évacuer/éliminer, tonifier l’organisme et restaurer l’équilibre.
J’espère que cette petite histoire vous aura plus, et nous continuerons la suite la semaine prochaine !
*Gopauloo, I. (2007). « La pharmacopée traditionnelle et les rituels à l’île Maurice », in Actes du colloque international sous l’égide de l’UNSECO. (2007), citée par Maya De Salle, page 81-82.